Enjeux, objectifs et ambitions de la causerie de Guise
Article de Y. Duriaux écrit en préparation de la rencontre de Guise au festival Faire Autrement pour poser des les enjeux et les contextes de cet événement.
Enjeux, objectifs et ambitions de la causerie de Guise
Ces dernières semaines nous avons eu beaucoup, beaucoup, beaucoup d’échanges téléphoniques pour parler de cette rencontre à Guise et surtout pour nous interroger individuellement et collectivement sur « le jour d’après ». Si renforcer nos alliances et en trouver de nouvelles semble faire consensus, pourra-t-on et devra-t-on s’en satisfaire ? Trouver des alliés ok, mais pour en faire quoi ? Quelle forme pourrait prendre cette alliance ?
Changer l’homme pour changer la société ou changer la société pour changer l’homme ? Jaurès avait une idée de la question que je partage depuis mes 1ères années de militantisme qu’elles soient étudiantes, associatives, syndicales ou politiques.
Bien sûr je me reconnais aussi (surtout) dans la lutte des classes et l’idée que l’on n’obtient ni ne garde une démocratie sans se battre physiquement pour elle, ce qui est violent ce n’est pas de se battre, c’est d’accepter et de reculer devant l’inacceptable.
Alors oui nous avons des idées, des intuitions, des envies, des attentes… mais laquelle saura nous rassembler et nous unir sans équivoque avec le même niveau d’exigence qu’a su l’être en son temps et un autre lieu celui du serment du jeu de paume ou nous nous sommes certes « juré de ne pas nous séparer tant que nous n’aurions donné à la France une constitution » mais aussi et surtout de ne pas oublier de rajouter « nous nous promettons de nous réunir partout et chaque fois que la situation l’exigera ».
Ma question est simple, simpliste peut-être, mais sincère : n’est-il pas venu ce moment d’honorer cette promesse ?
Pour aller dans le sens de tes derniers messages François ou « le vieux Claude » (Mr ALPHANDERY) nous demande de ne pas laisser s’installer le fachisme de nouveau en France et en Europe, la seule promesse de Guise ne doit-elle effectivement pas être de nous unir contre ce fatalisme ambiant ?
Donc que ce soit sous forme de plaidoyer, de tribune, de manifeste ou de traité sommes nous prêt à poser une pierre fondatrice à la hauteur de nos exigences et surtout dans l’urgence du moment ?
5 jours après notre rencontre de ce samedi 1er juin, nous fêterons les 80 ans de la défaite de l’Allemagne Nazi en Europe. Et 3 jours après nous irons aux urnes pour peut-être faire revenir au pouvoir celles et ceux qui sont les héritiers du gouvernement de Vichy. Hier on m’aurait délivré un point Godwin, hélas aujourd’hui on délivre des tribunes pour alerter de cette réalité devenue plausible de Médiapart au Figaro, de Libération au Monde ou de Marianne à Valeur actuelle.
Comme vous le constatez je n’ai pas de réponse tranchée sur le quoi et comment le faire. Je ne me pose pas en sachant qui dit aux autres ce qu’il faudrait faire, je n’en n’ai ni le talent ni la compétence. En revanche y a truc dans lequel je ne suis pas (encore) trop mauvais, c’est celui de faire émerger des envies de se réveiller et de participer à quelque chose de « plus grand que soi ».
Alors oui, j’ai très envie de prendre ma part à cette nouvelle partition mais j’ai surtout très envie d’intégrer un orchestre (et pas un simple groupe) qui puisse à défaut de « sauver la France » nous ré-enchanter et faire que nos luttes raisonnent encore pour longtemps.
Après les incantations, les citations et les maximes :
« en tout hommes sommeil un prophète… », « Soyons exigeant demandons l’impossible… », « L’important n’est pas de prévoir l’avenir… », « Si ma tante en avait on l’appellerait mon oncle… »
Je n’ai plus qu’une seule question à me et nous poser pour cette causerie : que ce soit dans ou par nos tiers lieux du quotidien, avec ou pour nos communs de proximités, sommes-nous collectivement capables de passer à l’acte et nous redonner du Pouvoir d’Agir avant qu’il ne soit trop tard ?
Par Yoann Duriaux (Animateur du programme PATL)