Bilan à mi-étape

1. Parties

2. Déroulé

• 10h30-12h30 : coworking (dont échange sur la coordination et l’animation de PATL)
• 12h30-14h00 : déjeuner (en mode buffet) dans les murs de la Fondation de France
• 14h00-14h20 : introduction avec A. Burret (TPM), M. Benhamo & P. Cieutat (FDF)
• 14h20-15h00 : prise de parole des 6 tiers-lieux réunis dans le programme PATL
• 15h00-15h30 : points de repère sur les enjeux de PATL & “mise en controverses”
• 15h30-16h00 : accueil des réactions, approfondissement des points de controverse
• 16h00-16h15 : moment de pause (nous pourrions faire une petite photo de groupe)
• 16h30-17h30 : débat ouvert - comment les tiers-lieux peuvent favoriser la coopération entre fondations et communautés sur des enjeux communs dans les territoires ? (ou comment passe-t-on d’une “logique financeurs/financés” à des “partenariats PPP” ?)

3. Points clés

Synthèse

Le 31 janvier 2023, dans le cadre du programme Pouvoir d’Agir en Tiers-Lieux (PATL), la Fondation de France (FDF) a accueilli dans ses locaux à Paris une première journée de réflexion sur le thème Communautés et fondations : (comment) faire avec les tiers-lieux.

Cette journée avait valeur de bilan à mi étape de PATL. Elle s’est déroulée en 2 temps :

• le matin (11h-13h), les “acteur·ices des tiers-lieux” ont discuté des orientations de PATL pour l’année 2023 (intervention de la POC sur l’animation de communauté, recherche-action d’Ysé Boucas sous la supervision scientifique d’Antoine Burret, mise en récit·s via un journal de bord, mise en action d’un premier budget contributif…) ;
• l’après-midi (14h-18h), les praticien·es des tiers-lieux de PATL ont pu discuter avec plusieurs praticien·nes de la philanthropie - notamment de la FDF - du rôle (actuel et en devenir) des tiers-lieux dans la mise en action·s et le soin ordinaire dans les territoires de dynamiques partenariales associant fondations et “communautés agissantes”.

En préliminaire, il convient de rappeler que PATL est le premier “programme tiers-lieux” (transversal) de la FDF. Conçu en 2020-2021 par la MYNE, il vise à démontrer et renforcer le pouvoir d’agir des tiers-lieux sur des sujets critiques (énergie, santé, numérique, climat…). En pratique, un groupement de 6 tiers-lieux (la MYNE à Lyon, E.CO.CIT à Prats-de-Mollo, l’Hermitage à Autrêches, La Quincaillerie à Guéret, le WIP à Caen et PING à Nantes), s’est donné pour objectif - d’ici 2024 - de faire collectivement jurisprudence sur de nouvelles formes de partenariat d’intérêt général associant acteurs publics, acteurs privés et société civile (aussi dénommés “Partenariats Public Privé Particuliers”).

À partir des récits d’expérience des 6 tiers-lieux (de) PATL, la rencontre a permis (1) de donner à (perce)voir la variété des formes de l’agir en tiers-lieux (2) de pré-identifier quatre axes de réflexion stratégique pour les acteur·ices des tiers-lieux & des fondations.

Axe 1 : agencer les temporalités

Les récits ont donné à voir qu’il y a co-habitation de temporalités (de l’agir en tiers-lieux, des transformations territoriales, des mécanismes de soutien de type appels à projets…).

Il apparait que les transformations (sociales, culurelles, politiques, etc.) s’inscrivent dans le temps long des territoires (10 à 25 ans) alors que les temporalités des mécanismes de soutien s’inscrivent dans le temps court (1 à 5 ans). Agencer ces temporalités demande énormément d’efforts de la part des praticien·nes des tiers-lieux - en soutien des communautés - et pourrait être davantage coopéré avec les praticiens de la philantropie.

Avec le recul de ces 10 dernières années, les “dynamiques (en) tiers-lieux” se révèlent capables d’articuler au quotidien les temps courts et longs, les rythmes rapides et lents, les parcours linéaires et les bifurcations. Ce pouvoir d’agencement pourrait être mis au coeur des dispositifs de soutien destinés à fabriquer de la “coopération d’intérêt général” dans les territoires. En pratique, les tiers-lieux pourraient être des endroits de co-construction et d’adaptation des dispositifs de soutien, dans une logique de partenariat pluri-annuel.

À noter : le cadre temporel des dispositifs de soutien agit (très) fortement sur les “processus de mise en projet” des dynamiques. Il conditionne (1) le régime d’évaluation (2) les équilibres financiers (3) les modalités opérationnelles de déploiement des actions.

Axe 2 : cultiver la générativité

Les récits ont donné à comprendre que les tiers-lieux agissent - de façon constitutive - sur les conditions de la participation (“agentivité”) et sur les formes de l’action collective (“générativité”) dans les territoires. La pratique (plurielle) du faire tiers-lieux permet d’agir individuellement et collectivement, de manière transformatrice, autant pour les personnes que pour les organisations et pour l’environnement sur et dans lequel il·elles agissent.

Ce que nous apprennent ces dynamiques dites “génératives” (de situations, de dispositifs, d’événements, etc. non pré-déterminé·es), c’est qu’il n’y a pas de typologie à priori des “publics” et des “bénéficiaires” de ce qui se fait en tiers-lieux. Ce qui advient est le fait d’acteurices qui pilotent par et pour eux-même les finalités et les manières de faire.

À noter : il est possible de viser des “publics” (dans une perspective d’inclusion et/ou d’égalité d’accès), avec la précaution de sauvegarder cette logique du non-programmé.

Axe 3 : consolider la réflexivité

Les dispositifs de soutien sont adossés à des cadres normatifs qui se traduisent en indicateurs destinés à évaluer l’impact des dynamiques soutenues. Et lorsque ce n’est pas le cas, il est demandé de concevoir, légitimer et faire exister ses propres indicateurs.

Le fait est que la mesure d’impact a du sens pour des actions bien circonscrites, sur un temps pré-défini - 1 à 3 ans max - à destination de bénéficiaires pré-finis. Pour des actions basées sur des processus génératifs, non-linéaires et non-programmés - ce que les tiers-lieux soutiennent - il apparait plus pertinent de privilégier la pratique de la réflexivité à travers la fabrique de récits d’expérience (dans l’esprit du “fanzine”). Il est même pertinent de stipuler l’existence d’un “genre littéraire tiers-lieux” (qui fait indicateur et impact).

Axe 4 : organiser la mutualité

Dans un contexte de déferlement accéléré de politiques publiques nationales des tiers-lieux - engendrant du surmenage cognitif, de la précarité professionnelle, de la conflictualité sociale, de la “perte de repères”, etc. - PATL est devenu en 2 ans un des rares espaces de liaison autonome entre tiers-lieux, favorisant l’entraide mutuelle et le partage de savoirs.

Ce prototype d’organisation de la solidarité entre praticien·nes répond à l’urgence de prendre soin de celles et ceux - concierges et collectifs - qui assurent et maintiennent les conditions favorables de la sociabilité, à la base du “travail du commun” en territoire.

Pour la suite de nos réflexions sur le rôle des tiers-lieux sur le lien entre communautés et fondations, il apparait très opportun de s’appuyer sur le collectif PATL pour affiner les modalités de soutien au bénéfice de celles et ceux qui prennent soin des communautés agissantes, une perspective étant de faire advenir une forme de “mutuelle des tiers-lieux”.

Conclusion et pistes d’actions

Les différents récits d’expérience de la journée ont permis d’apprécier la façon dont acteurs publics, acteurs privés et particuliers sont amenés à intéragir autour de missions d’intérêt général. Ces arrangements préfigurent des partenariats qui peuvent “faire référentiel” pour concevoir, structurer et faire exister une nouvelle génération de dispositifs de soutien.

Dans cette perspective, en se basant sur les (premiers) échanges du 30/01/2023, nous voyons l’opportunité d’examiner et agir sur 4 types de friction à la croisée des dynamiques (en) tiers-lieux et des dispositifs de soutien proposés par les fondations : (1) temps court vs temps long (2) non programmé vs programmable (3) évaluation vs mise en récit(s) (4) mise en projet(s) de l’agir en tiers-lieux vs organisation de la solidarité sociale entre tiers-lieux.

En fil rouge, une question se dégage “comment prendre soin des dynamiques génératives sur le temps long ?”. Elle pourrait donner lieu à l’organisation d’une rencontre plus ambitieuse (dans l’esprit de Voix d’Avenir), ouverte aux collectifs, associations et fondations en intérêt et/ou pratique du faire tiers-lieux. Cette rencontre pourrait être l’occasion de mettre à l’épreuve les pistes d’action(s) qui se sont dessinées lors de nos échanges : (1) soutenir la fabrique de coalitions (publics, privés, particuliers) autour de causes d’intérêt général en substitut des “appels à projets” (2) introduire de la subsidiarité dans l’organisation des dispositifs de soutien (3) investir dans les capacités de mise en récit(s) des dynamiques (à des fins de circulation & d’appropriation), en s’appuyant sur l’infrastructure socio-technique des tiers-lieux (outils d’auto-édition, wiki movilab, etc.). À noter : ces 3 axes de mises en action(s) sont en actuellement en prototypage avec PATL.

4. Échanges

Permanence (matin)

Notes exhaustives dans le pad : [PATL] Résidence du 30/01/2023 à Paris

Rencontre (aprem)

Notes exhaustives dans le pad : [PATL] Rencontre du 30/01/2023 à Paris

Introduction

Rétrospective de Marion Ben Hammo, chargée de programmes à la FDF

→ Notes exhaustives dans [PATL] Rencontre du 30/01/2023 à Paris

Présentations

Prises de parole des 6 tiers-lieux participant du programme PATL

→ Notes exhaustives dans [PATL] Rencontre du 30/01/2023 à Paris

Conversations

→ Notes exhaustives dans [PATL] Rencontre du 30/01/2023 à Paris

5. Ressources

• Préparation du bilan à mi-étape
• Bulletin de juin 2022 - Année 1
• L’intégralité des conversations
• Permanence du 30/01/2023 à Paris
• Rencontre du 30/01/2023 à Paris