La MYNE
Villeurbanne
En bref
La MYNE, c’est à la fois une petite maison à Villeurbanne dans métropole lyonnaise mais également une communauté bien plus large de contributeur·rices. À la frontière entre ordre et chaos, la MYNE expérimente dans de multiples domaines depuis 2014 avec notamment comme particularité la culture et la pratique de la documentation permanente, ce qui lui vaut son affiliation aux Tiers-Lieux Libre et Open Source (Tilios).
L’association est aussi connectée avec une myriade d’autres projets et de réseaux et acteur·rices qui gravitent autour, de la recherche scientifique citoyenne à des activités entrepreneuriales, des repas collaboratifs aux réseaux d’entraide – toujours dans une dynamique de transition et d’imagination de nouveaux modèles.
Commun
La régie de santé commune est la manière dont la Myne s’approprie et souhaite partager la question de la santé. L’objectif est de permettre à toute personne ou à toute organisation de prendre soin de la santé humaine, environnementale et socio-économique de manière coopérative, à la fois individuellement et collectivement. Cette approche systémique de la régie vise à penser la complexité des situations pour les prendre en compte. Les défis et les opportunités auxquels chaque personne et chaque organisation est confrontée sont en effet souvent partagés et universels, tout en restant fortement dépendants du contexte local.
La régie prend la forme d’un processus de médiation et d’acculturation aux questions et enjeux de santé dans une approche systémique One Health.
La co-construction du savoir est ainsi une pierre angulaire du projet et a vocation à toucher tous les acteur·rices ; des collectivités territoriales aux professionnel·les de la santé, des agriculteur·rices, aux citoyen·nes. La régie attache aussi une grande importance au processus de documentation car il est essentiel pour que chacun·e puisse rechercher, contribuer et participer aux modifications nécessaires de nos modes de vie. Pour résumer, la régie de santé c’est faire Tiers-Lieux dans le milieu de la santé.
Immersion
La POC est venue en immersion début mars 2023. Le récit peut être consulté en intégralité dans le journal de bord (p 101).
Résidence autour de la santé
“10h à la MYNE, (on attend toujours Yoann, mais chuuut). Début de la résidence de santé One Health. Autour de la table nous avons : notre petite équipe POC, deux acteur·ices en recherche (hospices civiles, CNRS) basé·es à Lyon et à Saint-Etienne autour du projet Shape, Nicolas Roesch de Zoépolis. Objectif : parler de la santé d’un point de vue systémique (pour tenter de faire entrer l’univers One Health dans une case de quelques mots).
Les chercheurs Nicolas Lartillot et Fabrice Vavre nous parlent de leurs recherches autour du projet Shape, de leurs anecdotes. Cécile de son expérience d’ingénieure et de ses retours d’usager·ères… On parle de santé, en élargissant aux différentes disciplines, aux psychologues, aux neuroscientifiques, aux assistantes maternelles, au yoga…”
“Et la santé du rat ?”
“C’est l’une des premières questions de Nicolas Roesch, designer fondateur du collectif Zoepolis. Nous rentrons dans le “Tiers-Lieux” au moment où nos disciplines se croisent, en particulier au moment où Nicolas prend la parole en expliquant que depuis le début nous sommes dans une vision anthropocentrée. Ce saut d’univers, cette rencontre en dehors des cadres de chacun·e, c’est là le faire Tiers-Lieux. Une sorte de «magie mystique» (disait l’autre Nicolas) qui permet de faire échanger le chercheur·euse, le rat et l’eau, lea citoyen·ne…
Comme le disait Fabrice : “Dans un Tiers-Lieux, tu viens chercher des avancées, des certitudes, et tu repars avec plus de questionnements et d’inquiétudes… Mais c’est positif, puisque ça permet de prendre en considération un champ des possibles plus large, et de se frayer un chemin malgré tout.” À quand le POC (entendez Proof Of Concept, pas notre association) du protocole de diagnostic participatif One Health ?”
Glossaire
- Care
- “Une activité générique qui comprend tout ce que nous faisons pour maintenir, perpétuer et réparer notre “monde”, en sorte que nous puissions y vivre aussi bien que possible.” (Joan Tronto). Concrètement, il s’agit de prendre soin des humains et de l’environnement. Et en particulier, des humains qui prennent soin des humains et de l’environnement.
- Santé systémique
- C’est considérer la santé comme un ensemble de facteurs en interaction, qui touchent autant à la santé humaine qu’aux équilibres socio-économiques et environnementaux. Entre monde médical, imaginaires, et réalité physique, elle vise à prendre soin de ce qui fait vivre.
- Bientraitance
- La bientraitance est la capacité à prendre soin par nos attitudes et notre attention aux autres et à soi sans aucune forme de violence, i.e. en pensant aux conséquences que ce soin peut avoir sur la personne et sur nous-même. Elle passe par la confiance, l’écoute et l’autonomie. La bientraitance peut comprendre les différents dispositifs d’allégement de charges sociales et cognitives pour nous permettre d’être plus présent. C’est une attention portée à l’humain avant tout dans une approche d’empathie. Il n’est pas question d’imposer “le bien” mais de laisser places “aux biens” de chacun·e en ayant une attention à ce que chacun·e se sente bien.
Source : interviews mynoises, 2021 - One Health
- “One Health” est une approche intégrée et unifiée visant à équilibrer et à optimiser la santé des personnes, des animaux et de l’environnement. Elle est importante pour prévenir, prédire et détecter les menaces sanitaires mondiales telles que la pandémie de COVID-19, et pour y répondre. L’approche mobilise de multiples secteurs, disciplines et communautés à différents niveaux de la société pour travailler ensemble. Cela permet de développer des idées nouvelles et meilleures qui s’attaquent aux causes profondes et créent des solutions durables à long terme.
Source : définition de l'OMS